A
l'origine, se trouvait une cité qui s'appelait Divion,
elle était la métropole des Lingons,
peuple gaulois. C'est de la période romaine que l'on
retrouve des traces d'occupation encore visibles : une tour
du castrum, dite « tour du petit Saint-Bénigne », et quelques
pans de l'enceinte du Bas-Empire. |
Au
VIe siècle, Grégoire
de Tours parle de la cité en la plaçant
au centre de terres très fertiles, décrivant
une place forte dotée d'une puissante enceinte, parsemée
de 33 tours, et dotée de 4 portes. |
Vers
la fin du IXe siècle apparaissent les premiers comtes
de Dijon. En 1016, le comté de Dijon est cédé
au roi de France, rejoignant le duché de Bourgogne, Dijon
en devient la capitale. |
En
1031, Robert II le Pieux, roi des Francs meurt, et son fils,
Henri 1er cède en apanage Dijon et le duché de Bourgogne à
son frère Robert qui devient Robert Ier de Bourgogne. Pendant
3 siècles, un capétien va régner sur
la Bourgogne, et Dijon. |
Un
grand incendie ravage entièrement Dijon en 1137. Le
duc de Bourgogne profite des travaux de reconstruction pour
agrandir la ville et la doter d'une nouvelle enceinte, qui
l'abritera jusqu'au XVIIIe siècle. |
Entre
la fin du XIIe siècle et le début du XIIIe siècle,
la ville est dotée de bâtiments qui marquent
sa richesse : l'Hôpital général de Dijon, la Sainte-Chapelle,
l'église Notre-Dame... |
Sur
l'emplacement de l'actuelle mairie de la ville, les ducs possédaient
un château dans lequel ils exerçaient un pouvoir
de justice. La rédaction d'une charte de commune est octroyée,
1183 par le duc Hugues III. |
Petit
à petit, par succession, mariage, le duché va
s'agrandir, dépassant le cadre des frontières
actuelles de la France. En 1363, Philippe le Hardi, un Valois,
acquiert le duché de Bourgogne en apanage. Il s'installe,
bien sur, à Dijon, où il fonde la Chartreuse
de Champol (sur l'emplacement actuel d'un centre hospitalier)
dont il fait sa nécropole dynastique, ainsi qu'un centre
d'art. |
Jean
sans Peur (1404-1419) lui succède, puis Philippe III le Bon
(1419-1467) qui va faire reconstruire l'hôtel ducal et instituer
l'ordre de la Toison d'or, en 1432, dont il installera le
siège dans la chapelle de son palais. |
En
1474, la ville ne compte encore que 13 000 habitants. Le fils
de Philippe III, Charles le Téméraire, va perdre
la Bourgogne, dans sa lutte contre le roi de France Louis
XI, qui annexe le duché en 1477. |
D'une
part l'annexion va profiter à Dijon qui va récupérer
le parlement de Bourgogne, qui se trouvait jusqu'alors à
Beaune, mais d'autre part, la cité se voit gratifier
d'une forteresse (emplacement de l'actuelle place Grangier)
pour surveiller ses habitants ! |
Pour
calmer les esprits, le roi Louis XI, lors de sa visite dans
la ville, en 1479, confirme ses privilèges. La fille
de Charles le Téméraire, Marie
de Bourgogne, par son mariage, en 1477, avec l'archiduc
Maximilien
d'Autriche, de la maison des Habsbourg, va permettre d'équilibrer
la puisssance du roi de France, ce qui va aboutir au traité
de Senlis, en 1493, qui rattachera Dijon au royaume de
France. |
Après
que l'empereur Maximilien ait tenté de récupérer
ce duché de Bourgogne, en 1513, et que les dijonnais
aient marqué leur attachement au royaume de France,
l'enceinte de la ville est renforcée par des bastions.
Le transfert du Parlement de Bourgogne à Dijon a induit
le développement d'une noblesse de robe, et la multiplication
d'hôtels particuliers. |
En
1690, la Franche-Comté étant rattachée
au royaume de France, Dijon n'est plus une ville frontière,
ce qui va lui permettre de s'agrandir, sous les princes de
Condé, et de s'embellir. Une place Royale est aménagée
devant l'ancien Palais des ducs de Bourgogne (actuelle place
de la Libération). La place est conçue pour mettre
en valeur une statue équestre de Louis XIV. Le palais des
ducs, devenu logis du Roi, est agrandi et transformé en palais
des ducs et des États de Bourgogne. |
Au
XVIIIe siècle la ville se dote d'une faculté
de droit, de collèges de médecine. En 1731,
la ville devient le siège d'un évêché.
En 1760, la cité a son premié jardin bontanique,
en 1787 est fondé un musée qui deviendra le
musée de Beaux-Arts. |
Sous
la Révolution, des monuments sont détruits,
Dijon passe de capitale provinciale à celui de chef-lieu
de département. |
L'événement
le plus important, dans la première moitié de
XIXe sicle, est l'arrivée du canal
de Bourgogne à Dijon, avec l'aménagement
du port (1833), ce qui va redynamiser l'économie de
la ville. |
Autre
événement important, le passage de la ligne
de chemin de fer PLM, Paris Lyon Marseille, dont la gare est
inaugurée en 1851, et dont le quartier va se développer
rapidement. |
Vers
la fin du XIXe siècle, Dijon va bénéficier
d'un programme de construction et d'embellissement inspiré,
toutes proportions gardées, de celui réalisé
par Haussman à Paris. Les remparts sont détruits,
des grands boulevards percés. |
La
guerre de 1870 n'épargna pas Dijon, où se déroulèrent
trois batailles à l'issue desquelles la ville sera
occupée pendant près de 8 mois par les troupes
allemandes. |
Par
la suite, la ville recevra tout de même la Légion
d'honneur pour sa résistance à l'ennemi, et
verra sa garnison renfonrcée, avec la création
de casernes et d'un arsenal. |
Lors
de la 2e guerre mondiale, à nouveau occupée
par les troupes allemandes, Dijon échappera aux destructions
massives (en dehors de la gare). |
L'après
guerre est marquée par la personnalité du maire
de Dijon, le chanoine Kir, qui dirigera la ville de 1945 à
1968, agrandissant ses limites, inaugurerant un lac portant
son nom, un hôpital, un vaste campus. |
A
partir de 1971, la ville sera marquée par la personnalité
de son nouveau maire, Robert Poujade, qui dirigera la ville
pendant 30 ans. |
De
nos jours, Dijon est avant tout une ville de classes moyennes,
travaillant dans le tertiaire. Elle compte 158 000 habitants,
et 246 000 avec son agglomération. Si la ville fut,
dans le temps, la capitale de la moutarde, avec quelques usines
implantées dans la ville, elles se sont depuis décentralisées
dans la grande banlieue. |
Même
si la ville a laissé le rôle de capitale des vins de Bourgogne
à Beaune, Dijon est titulaire de la seule chaire Unesco consacrée
au vin, et on trouve en ville quelques cavistes qui donnent
leurs conseils sur les grands crus de Bourgogne (Aux
Grands crus, O
Gré du Vin,..). |
La
ville bénéficie, depuis le 8/07/2015, de l'inscription
au patrimoine de l'UNESCO des "climats"
du vignoble
de Bourgogne. La ville compte 148 000 habitants, et 246
000 avec son agglomération (155 800 et 375 000 habitants
en 2011). |
Dijon a reçu le label "Ville d'Art et d'Histoire".
Il qualifie des territoires, communes ou regroupements de
communes qui, conscients des enjeux que représente l'appropriation
de leur architecture et de leur patrimoine par les habitants,
s'engagent dans une démarche active de connaissance, de
conservation, de médiation et de soutien et à la qualité
architecturale et du cadre de vie.
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