Corte
est une ville de 7 500 habitants, capitale
historique et sentimentale de l’île. Contrairement
aux villes forteresses édifiées par l’occupant
génois, Corté n’est pas située
en bord de mer, mais au cœur de la Corse. |
Placée
à un carrefour de voies intérieures traditionnelles
et place forte naturelle, cette cité perchée
sur son promontoire, avait une fonction
militaire stratégique, étant idéalement
placée la croisée des chemins, à égale
distance de Bastia et d’Ajaccio, et il
était possible de commander tout
la Corse intérieure en contrôlant
Corté. |
En
1419, pour résister à la colonisation
génoise du littoral de l'île, Vincetello
d’Istria, comte de Corse et Vice-Roi,
au nom du Roi d’Aragon, entreprit de fortifier
puissamment le site féodal primitif de
Corté. |
L’armée
Française occupa Corté de 1553
à 1559. Elle fut ensuite reprise par les
Génois. |
Après
le soulèvement de la Corse contre Gênes
(1729), le Cortenais Gian Pietro Gaffory,
premier « Général de la Nation », affranchit
sa ville de la tutelle génoise. |
Son
assassinat en 1753, ouvrit la voie à Pascal
Paoli, proclamé à son tour « Général de
la Nation » en juillet 1755. |
Celui-ci
fit de Corte la capitale politique de
la Corse indépendante, fonction que la
ville remplit pendant quatorze ans. Elle
fut dotée à ce titre d’une imprimerie
nationale, d’un Hôtel des Monnaies et
d’une Université destinée à former les
élites de la jeune nation Corse. |
Avant
cela, seul un départ de Corse permettait
aux insulaires de faire leurs études et
notamment en Italie à l’Université de
Padoue. |
La
bataille de Ponte Novu en mai 1769, puis
l’occupation de toute la Corse par l’armée
royale de Louis XV, provoquèrent la déchéance
politique et administrative de la Capitale
de Paoli. |
Corte
retomba, comme au temps des Génois, dans
la dépendance de Bastia, puis dans celle
d’Ajaccio, à partir du Consulat. Corte
avait perdu le rang de Capitale que Paoli
lui avait assigné. |
Pendant
longtemps, à savoir tout le XIXe siècle,
et une large partie du XXe siècle, la
ville dût se satisfaire d’une destinée
étriquée de Sous-Prefecture, place militaire
secondaire et ville de garnison. |
Cependant,
depuis 1981, l’implantation de l’Université
de Corse suivie de l’ouverture du Grand
Musée de la Corse et de l’installation
sur place de quelques autres organismes
officiels, ont permis à la ville de connaître
le développement qu’elle mérite, en jouant
la carte de la jeunesse, comme Capitale
Universitaire, Culturelle et Touristique
de l’île. |
La
ville a également reçu le label de Ville
historique, et a été aussi classée Cité
Napoléonienne, en plus de sa qualité de
Cité Paoline, puisque Napoléon y aurait
été conçu, et qu'il a passé de nombreux
séjours à Corte, où il a souvent rencontré
Pascal Paoli. |
Mais
Paoli voulait une Corse indépendante,
Napoléon voulait, lui, la garder
dans le giron de la France. |